Nuit effrayante [PV Ava Matsume]

Vingt trois heures vingt trois.

Un signe ? J’en sais rien, pas la moindre idée, pourtant je me trouve en plein milieux d’une forêt, va savoir pourquoi. Cela fait un moment que je suis dans cette académie, je n’ai pas d’atomes crochus avec certains élèves puisque j’ai été absent un long moment, de plus, ma seule connaissance c’est fait la belle sans prévenir. Bref, ce soir, j’étais dans ma chambre, après le diner et je n’avais pas particulièrement envie d’aller dormir. Je ne sais pas pour vous, mais moi ça me le fait parfois, cette sensation étrange. Une sensation étrange d’aller dehors, ou de rester là, mais de faire quelque chose de bien précis, un acte qu’on a vu, qu’on a vécu mais qui nous apporte un certain bien être. Et bien moi ce soir, alors que je surfais sur mon pc, j’ai ressenti cette sensation. La fenêtre donnait sur la ville et les horizons approchants et je n’avais qu’une envie, aller m’y plonger. Me noyer dans cette obscurité pesante de ce mois de janvier tout neuf. La lune était belle et ronde et moi, j’avais envie de flaner par ce vent piquant et glacial. J’ai fermé mon ordinateur, enfilé mes Dock Martins, ma veste chaude, mon bonnet et mes gants plus tard, ainsi que mon casque sur les oreilles, je dévalais les marches de l’académie pour sortir dehors.
J’avais trainé un peu en ville, les boutiques étaient fermées. Les lampadaires éclairaient ici et là, laissant la plupart des trottoirs dans l’ombre. Je marchais en trainant presque des pieds, la musique à fond dans les oreilles je ne prêtais pas attention à ce qui pouvait se passer autour de moi. Quand soudain, j’entendis un cri retentir. Un cri strident qui a recouvert ma musique, j’enlève donc mon casque de mes oreilles pour entendre s’il s’agissait d’une hallucination. Le cri retentie à nouveau. Les poils de mon corps se hérissent, mon dieu, d’où cela peut il bien provenir ? Je me tourne, j’explore et je me rends compte qu’il vient de la foret. Je commence donc à m’y diriger, un peu effrayé par ce que je risque d’y trouver.

Si on m'avait dit tout ce qui allait se passer ce soir, je n'y aurait jamais cru! Pas pour moi! Alors que j'avançais vers la foret, juste après que les cris avaient retentis, j'étais tellement perturbé par ces hurlements que je n'ai pas vu arriver cette jeune fille. Une fille qui courrait et qui m'a royalement fichu à terre, étant un peu perdu dans mes pensées, je n'ai pas réagit et je l'ai entrainé avec moi dans ma chute, me retrouvant le dos sur le sol frais et sale de la foret. Je la tenais par les bras, elle venait de pousser un cri et en voyant son visage, elle semblait terrifiée. C'était elle que j'avais entendu? Qu'est-ce qu'elle avait? Pour qu'une fille hurle comme ça, il fallait qu'un vieux pédophile nu lui court après. Je nous releva donc et m'empressa de lui répondre:

-Tu as vu quelque chose?

Je relacha les bras de la jeune fille, mais je restais tout proche d'elle au cas où. J'essayais de voir au travers des troncs humides une ombre, un corps, quand un autre cri se fit entendre. On sursauta tout les deux, mais je restais un peu trop fier pour montrer à la jeune femme que j'étais inquiet, elle semblait trop paniquée pour que je m'y mette aussi.

Les cris semblaient se rapprocher, quand soudain, un vent glacial sortit d'entre les arbres pour nous apporter une odeur nauséabonde. Comme une odeur de décomposition, de corps pourri. Un animal était peut-être mort non loin de là? Je devais nous rassurer cette fille et moi. Je lui demanda alors:

-Comment tu t'appelles? Tu dis que quelque chose te suivait, mais quoi? Tu devrais peut être rentrer chez toi, ce serait plus prudent... Disait il avec l'unique envie de soit partir avec elle, soit découvrir avec elle ce qui se passait ce soir. Tu as un téléphone? Je crois qu'on devrait appeler la police... Tu te sens bien? Finis-je par lui demander, étant donné son choc encore palpable.

Je ne pu m'empêcher de sourire à l'écoute de la dernière phrase de la jeune femme. Un clown maléfique. Non, il n'y avait pas de ça ici.Je m'accroupis vers elle, tentant de la rassurer un peu:

-Moi c'est Alfred. Il n'y a pas de clown maléfique, crois moi. Lui sourit-je gentilement.

Je lui tendis ma main pour qu'elle se mette debout, à mes cotés, afin qu'on reprenne un peu confiance en nous. J'enlevais la terre de mon manteau avant de lui demander:

-Qu'est-ce que tu fais ici, à cette heure?

Puis mon regard vogua sur tout le périmètre afin de tenter d'apercevoir quelque chose. Je lui dis alors pour la rassurer:

-C'était sûrement une blague. Tu habites par ici? Tu veux que je te raccompagne ou tu crois que le clown maléfique c'est moi? Rigolais-je espérant qu'elle ne prenne pas la mouche.

J'attendais sa réponse quand soudain, des branches tout près de nous craquèrent. Quelqu'un était là, tapis dans l'ombre, à nous guetter. Le vent amena une triste et sinistre odeur, alors qu'il couvrait les pas de la créature inconnue qui se cachait tout près de là où nous nous trouvions. Qui était-ce? Qui avait hurlé? Que nous voulait-il? Là, effectivement en ce moment, j'avais peur, mon coeur battait fort, mais je tentait de ne rien montrer, pour ne pas faire paniquer Ava, la jeune femme qui était à mes côtés. Je tentait de voir qui était là. Mais je ne voyais rien. Je lança alors d'une voix sure de moi:

-Qui est là?

Elle venait de lui dire quelque chose qui me perturbait assez. Elle était étudiante dans la même académie que moi? Chose étrange alors de se rencontrer au même endroit, au même moment, et surtout en vue de ces circonstances. Je la contemplais pour lui demander conformation:

-Tu es étudiante à l'académie? Moi aussi, c'est étrange qu'on se retrouve dans une situation pareille. Lui sourit-je alors.

Je regardais toujours les bois sombre quand elle me posa l'ultimatum: rentrer ou rester? Le choix était cornélien. Je pense que la plupart des gens normaux voudraient rentrer chez eux et oublier tout ce qu'il s'était passé cette nuit là. Cette ambiance, ces bruits étranges, ces cris retentissant encore dans les esprits de ceux qui les avaient entendu. Je sais que la plupart des gens auraient choisis cette option, puisque l'Homme est de nature égoïste et lâche, il ne cherche pas à se mettre en danger (dans l'ensemble), il cherche surtout à faire sa vie, de son côté, suivre ses rêves et tenter d'approcher son but, sans forcément prêter attention aux autres, à ceux qui l'entoure. Mais comme tout le monde semble faire pareil, jouer ce rôle là, ça ne dérange personne. Ou alors ceux que ça dérange, on les montre du doigt et on les appelle Marginaux. J'aime assez ce nom pour ma part. Mais je trouve que le sens qu'on lui a définit le rend grossier. Plutôt que voluptueux. L'autre option était de rester. Rester dans ces bois, dans ce froid glacial, dans cette humidité pour pouvoir déchiffrer ces codes qui venaient à nous par bribes. Si je restais, je pouvais découvrir ce qui se passait, en bien comme en mal, je perdrais l'excitation de la curiosité et de l'imagination pour découvrir la vérité. Quel couleur porte t-elle? Quelle forme engloutit-elle? Quelle saveur la regorge? Je pouvais le découvrir en restant ici. Car après tout, dans le pire des cas, si je partais et qu'une personne était en danger, d'après ce que mon esprit pouvait comprendre au dire des cris entendus, je serai coupable de délie de fuite. Une personne était peut-être en danger là, dans ces bois et si je quittais les lieux, ce serait comme fermer les yeux sur une personne qui me tendrait la main. Comme fermer à une porte à une personne qui ne peut plus l'ouvrir.
Je regarda furtivement Ava avant de lui répondre:

-Je reste, mais je ne veux pas que tu te sentes obliger de rester. J'aimerai aussi te raccompagner, seulement la personne qui a besoin d'aide ici se retrouverait seule et la nuit avancerait davantage. Je ne peux pas non plus te laisser rentrer seule, il serait préférable, je pense, qu'on ne se sépare pas, à deux ce sera toujours plus facile et ça, dans tout les types de situations auquel on pourrait faire face. Non?

(à moi de m'excuser pour le retard u_u)

La jeune femme lui avait saisi la main jusqu'à lui en couper la circulation sanguine quand ils avaient commencé leur marche. Elle avait acquiescé à son opinion de tout à l'heure et avait alors entamé le chemin pour découvrir ce qu'il se passait en ces bois. Le jeune homme ne la connaissait absolument pas, pourtant, ils se tenaient par la main. Ca le choquait un peu, mais il pouvait tout à fait comprendre, en vue de la situation actuelle.

Ils marchaient tout deux d'un pas assez lents, comme s'ils surveillaient le moindre endroit où leurs pieds se posaient. Ou les secondes semblaient durer des heures, ou le vent semblait pourri et sortir tout droit de l'haleine de Cerbère. Ils marchaient sous un ciel nuageux et fatigué qui ne donnait aucune véritable lumière.

L'herbe, la mousse, les arbres tout semblaient pencher vers le sinistre, l'horreur, la terreur et le frisson. Les yeux d'Alfred ne savaient même plus ou regarder pour surveiller les lieux. Tout semblait lui crier dans la tête: DANGER DANGER DANGER!

Il lança alors à Ava:

-J'espère qu'on ne va pas tomber sur un truc morbide.. je ne voudrai pas être traumatisé à l'aube de mon âge..

Oui, Al tentait de faire de l'humour pour détendre l'atmosphère plus qu'affreuse.

Plus ils avançaient dans les bois et plus son coeur se serrait, sa respiration était saccagée, son corps tendu et tremblant alors que l'adrénaline investissait chaque partie de son corps.

Un nouveau cri, tout proche, se fit entendre.

Alfred avait sursauté quand le nouveau cri avait retentit, c'est surtout sa camarade qui lui avait sans doute, fait le plus peur, en hurlant à son tour et en sautant derrière lui. Le cri entendu était glacé, raide, il ne tremblait pas, il était fort, puissant et humain. Ce n'était pas un cri de quelqu'un qui agonisait, non, c'était le cri d'une personne qui se faisait attaqué violemment. Ava s'avança un peu précipitemment pour voir de plus près ce qui se passait, Alfred la retint par le bras et la tira plus vers lui, si jamais c'était un serial killer, il ne voulait pas avoir le sang de la jeune femme sur son corps avant de mourir, mais égoistement, il préfèrerait plutôt l'inverse.

Alfred attendait, en compagnie d'Ava, l'étrangeté qui s'approchait d'eux. Car oui, là, à quelques pas, une bestiole, humaine ou non, était là, elle faisait craquer les branches et maintenant, on l'entendait même respirer. Alfred tenta de se concentrer pour savoir exactement d'ou venait ce souffle, il plissa les yeux et lança un regard dans les arbres, ces troncs humides et froids pui sil s'arrêta, son corps se figea d'un coup, l'adrénaline de tout son corps avança en une seconde vers son coeur, son corps trembla et il ne pouvait plus bouger. Son cerveau ne pouvait pas fonctionner, il devenait comme un légume, impossible de faire quoi que ce soit.

Deux yeux jaunes, à hauteur entre l'humain et l'animal étaient rivés sur eux. On pouvait voir de la fumée qui entourait ce regard violent. La respiration de cette chose envahissait l'espace. Son regard était fixe, méchant, violent, agressif, il possédait tout ce que le monde connaissait de mal dans ses iris. Ils étaient là, fixant les deux individus.

Alfred serra la main de la jeune femme, la seule chose qu'il pouvait faire, tant la peur le laissait paralysé. Il ne disait rien, il respirait fort, son corps vibrait à toute allure dans sa poitrine. La bestiole en face d'eux s'était arrêtée, figée, elle restait là, sans bouger, sans faire de bruit, juste à les regarder. Puis les yeux disparurent dans l'obscurité. La bête courait autour d'eux: une méthode de chasse? Merde, espérons pas.

Les branches craquaient et Alfred tournait sur lui même pour essayer de suivre tant elle était rapide, entrainant Ava dans ce tourbillon. La bête les encerclait, courant vite, traçant comme un cercle autour d'eux puis, plus aucun bruit. Un silence sépulcrale se fit ressentir.

Alfred avait été étonnamment surpris quand il s'est avéré que la jeune femme avait brandit une arme et qu'elle avait frappé l'animal avec, le faisant alors partir. Il n'en revenait pas. Elle, ce petit bout de femme à la forte poitrine, elle en avait plus que lui. Bah ouais, ça faisait mal au cul de se dire ça. Le jeune homme avait les yeux écarquillés quant au comportement de l'adolescente, aussi, quand l'animal prit la fuite en couinant suite aux coups portés par Ava, son rythme cardiaque ralentie. Etaient-ils sauvé? Apparemment. Le jeune homme souffla un long moment, avant de lacher la main de sa partenaire pour aller l'appuyer contre le tronc d'un arbre. Un vent frais passa dans sa nuque et il n'y avait plus l'air d'y avoir de bruits étranges, de cris ou tout ce qui avaient pu les terroriser à ce point tout à l'heure. En effet, tout semblait être redevenu "normal" pourtant, même si l'illusion se faisait inconditionnel par rapport à ce qu'ils avaient vécu ce soir, il restait persuadé que ce n'était pas un rêve (cauchemar) mais bien la réalité. Il s'agissait bel et bien de la vraie vie, hein?

Le jeune homme passa sa main sur son visage, le teint un peu blême et regarda la jeune femme un long moment avant de lui lancer d'une voix fatiguée et peu sure d'elle:

-Je n'ai pas rêvé hein? Il y avait bien quelque chose dans les bois, non? J'ai bien entendu tout ces cris? Ces bruits? Et tu as vu les yeux jaunes qui nous fixaient pas vrais? Dis moi que ce n'était pas qu'une illusion!

Là dessus, Alfred se précipita sur la jeune femme et lui arracha le baton qui lui avait servit à les défendre, il en examina l'extrémité et n'en découvrit ni sang, ni poils ni quoi que ce soit qui pourrait affirmer la présence d'une "chose" qui rôdait tout près d'eux. Le jeune homme laissa tomber le bâton à terre et regardait dans le vague. Tournant sur lui même, dépité, dans ses pensées, dans son hallucination peut être, il cherchait du regard cette bête, cette chose qui pourrait démontrer qu'ils n'étaient pas fous. Puis, il attrapa Ava par le coude et commença une marche rapide à travers la forêt. Ils avançaient rapidement, sous l'interrogation de la jeune femme dont Alfred ne répondait même pas. Il l'entraîna avec elle et bientôt, ils arrivèrent au sentier pédestre, qui déboucherait directement vers l'Ecole. Leur soirée était terminée. Ce scénario également. Jamais ils ne sauraient ce qui s'était réellement passé ce soir, dans cette forêt. Peut être l'auraient-ils su s'ils s'étaient retournés? Ils auraient pu voir ses deux pupilles jaunes brillantes et illuminées qui les fixaient, avant qu'elles ne disparaissent au plus profond de la forêt.

[TOPIC TERMINE]

[ Ca a été un plaisir de RP avec toi Ava, bien que vers la fin, nous ayons trainé en longueur, j'espère pouvoir remettre ça très vite avec toi et pourquoi pas avec une suite, qu'en dis tu? En attendant, j'espère que la fin te plairas ! Bonne continuation à toi ! =) ]