Il faisait beau ce matin-là. Quelques nuages fanfaronnaient tranquillement dans le ciel d'azur, voguant aux côtés des oiseaux heureux de pouvoir s'ébattre en toute liberté sans avoir à craindre une brusque bourrasque.
Profitant de ce temps clément, nombreux étaient ceux qui avaient eu l'idée de sortir en famille. On aurait donc pu s'attendre à ce que le parc d'attraction de la ville soit bondé, mais non. On ne pouvait pas dire que l'immense espace dédié aux joies des jeux mécaniques était vide, mais il n'était pas pris d'assaut comme à son habitude.
Devant les hautes grilles toujours closes, des dizaines de personnes attendaient déjà l'ouverture. Yumiko regarda l'heure sur le cadran de sa montre blanche ornées de motifs multicolores. 9h53. Les portes ouvraient dans 7 minutes précisément.
La jeune fille laissa son bras fin retomber le long de son corps. Elle scruta la foule de ses deux grands yeux gris à la recherche de celle avec qui elle se réjouissait de passer la journée. Sans succès. Elle soupira, haussant légèrement les sourcils et leva ses grands yeux gris vers le ciel pur.
Elle suivit la course lente et tranquille d'un nuage, le vol sautillant d'un rond rouge-george, et sourit. Elle attendrait, cela lui était égal car elle aurait pu fixer ce ciel des heures durant sans s'en lasser, au risque de peut-être se retrouver le bout du nez rougit par cette exposition irréfléchi à l'astre brillant.
Deux mèches de cheveux violets s'échappèrent de la dérisoire prison qu'était l'élastique qui retenait les courts cheveux brillants en une sorte de queue de cheval haute, mais leur longueur insuffisante les faisait se dresser sur le crâne de leur propriétaire et non tomber raide vers ses épaules lointaines. Elle avait tenter de les canaliser en croisant de fines barrettes blanches sur les côtés de sa tête, les maintenant à peu près proprement. Ces cheveux aux reflets surprenant brillaient de mille feux.
N'allez pas croire que sa coupe de cheveux était son seul vétement. Elle portait également un gilet de sport blanc aux manches et à l'intérieur de la capuche prunes ouvert sur le devant, dévoilant un tee-shirt col rond d'un étonant jaune pastel. Elle portait également un court short raide en tissu du même prune que les manches de son gilet et orné sur les côtés d'une fine bande blanche descendant verticalement le long du short avant de se recourber légérement sur les bordures inférieures de celui-ci. Elle avait également un petit sac rose pastel où étaient accrochés divers pompoms, porte-clés, de couleurs différentes. On se serait même attendu à déceler, parmi cette pluie d'accessoire bigarés, un moogle endormi.
Yumiko s'avanca vers les grilles. 9h58. Elle jeta un autre coup d'oeil sur le parking avant de rediriger son regard irisé vers les immenses monstres de métal endormis derrière les portes de fer...